Aujourd’hui est un jour spécial. Sarah a demandé à en savoir un peu plus sur moi il y a déjà un bon mois, et j’ai décidé de donner suite à tout ça. Mais, malheureusement pour Sarah, elle ne peut pas imaginer qui je suis réellement. Elle ne peut pas imaginer que j’adore réellement ce côté séducteur qui a longtemps été mon train de vie, et qui a repris depuis quelques temps. Séduire, emmener des hommes – et des filles – dans mon lit, et soupirer entre leurs bras est réellement quelque chose qui me semble important pour équilibrer ma vie. Je passe mon temps à changer de partenaire, certes, et quand j’en ai pas, je m’amuse seule. Avec les journées sans fin que j’ai à l’infirmerie, avec les travaux de recherche absolument prenant que je me suis rajoutée, avoir des moments de pur plaisir est tout à fait indispensable pour ne pas perdre pied.

Aujourd’hui, j’attends donc Sarah devant les portes de l’Institut, et une fois qu’elle est là, je la serre dans mes bras. Bon, elle n’est pas encore majeure, mais ce n’est pas grave. Je sais de source sûre qu’elle n’est plus vierge, et j’ai bien l’intention de lui faire oublier toute cette histoire affreuse. D’ailleurs, elle ne le sait peut être pas, mais le mec qui l’a forcée à l’époque il ne fera plus jamais écarter les cuisses à aucune fille. Je m’en suis chargée en changeant ses médicaments, quelques mois après, suite à une attaque de démons où il a été blessé. Il ne pourra plus jamais bander de toute sa vie. Et oui. On ne touche pas à ma famille. Jamais. Bon, je n’irais pas m’en vanter non plus.

J’attrape son bras et nous sortons du bouclier, tournons à droite pour entrer dans Moonlacre, au bout de la rue. A gauche, l’Institut est à moins d’un kilomètre de la Tour Eiffel. A droite, nous arrivons dans le 15° arrondissement, où se trouve Moonlacre, et plus loin, vers le 14° et le 13°, il y a les bas fonds, cet endroit où plus personne ne va, là où les démons regnent en maitre et où les petites frappes humaines peuvent créer leurs réseaux de drogue en toute impunité. Mais, non n’allons pas aller aussi loin. Moonlacre se trouve rapidement devant nous, et j’évite l’entrée des catacombes pour aller directement dans la partie où se trouvent les boutiques des sorciers et autres fey. Une ruelle nous amène devant une boutique dont la devanture est ornée de rideaux rouges. J’en pousse la porte et faix un clin d’œil à Sarah. Tu voulais en savoir plus sur moi ? Et bien, en dehors du boulot, j’aime bien venir acheter des… accessoires par ici.

C’est amusée que j’entre dans la boutique. J’y suis une cliente régulière et fidèle, et je commence par faire un signe de la main à la vendeuse avant de me tourner vers ma sœur, rouge comme une tomate, qui me regarde avec un air ahuri. Des accessoires pour se faire plaisir, petite sœur. Tu vas avoir dix-huit ans, il est temps que tu apprennes à connaitre ton corps de cette manière. Plus tu connais ton corps et sais ce qu’il aime, plus tu peux le pousser loin en sport. Parce que tu connais tes limites. Bon, dis comme ça, je ne suis pas tout à fait certaine que ce soit une bonne idée. Bon, totalement pas en fait. Mais, en dehors de mon boulot, qui ne va pas tellement intéresser Sarah, et de mes recherches, je ne fais pas grand-chose. Je mange des sucettes au citron et du chocolat, je fais un peu de sport, et surtout, je sors en boite et je m’envoie en l’air. Fin de l’histoire. Je ne suis pas tout à fait compliquée comme fille. Très simple, même. Il ne me faut pas grand-chose pour être heureuse. Et, c’est certainement pour ça que je n’ai pas beaucoup de sujets de conversation en dehors de mon boulot. Parce que je me vois mal annoncer que j’aime me déguiser en infirmière et tester les positions des films pornos avec mes partenaires.

Fort heureusement pour moi, Sarah semble se dégeler et va regarder ce qu’il y a sur un présentoir. Je la laisse faire, restant à côté, et j’écoute ses questions avec un sourire amusé. Je prends quelques secondes pour répondre, interloquée parce qu’elle me dit sur son amie « Gaëlle ». Ah, donc elles se font des films bizarres entre filles ? Si elles veulent, ce n’est pas réellement mon problème. En fait, je considère que, pour avoir une vie équilibrée et saine, il faut satisfaire son corps. Ca peut passer par manger du chocolat, ou bien par changer de partenaire sexuel toutes les semaines. Un sourire amusé grimpe sur mes lèvres. Moi, j’ai choisi de faire les deux. De m’amuser avec des hommes, et des filles, mais aussi de craquer sur tout un tas de gâteaux possibles et imaginables. Et quand je n’ai pas d’homme sous la main et bien… Je désigne la pièce et lève les yeux au ciel. Je viens ici. Un nouveau sourire et … Et, non je n’ai pas besoin de m’acheter la tenue d’infirmière, en effet.

Je ne dirais pas ça comme ça, mais bon. Je hausse les épaules et m’avance pour regarder un nouvel objet avant de me retourner vers Sarah, un sourire amusé sur les lèvres Oh, soeurette, personne ne t’as dit que tu devais en acheter un tous les mois. Ni même commencer une collection. Et, encore moins tester si tu n’en as pas envie. Mais, pour être franche, je préfère que ce soit moi qui t’emmène dans ce genre d’endroit, même si ça peut être un peu étrange comme sortie, plutôt que tu t’y retrouve avec un mec un peu trop pressant ou encore une bande de copines pour un défi débile. Ayant vécu les deux avant de réellement m’intéresser à l’industrie du plaisir, je dois dire que j’ai été assez choquée de voir ce que mes amies pouvaient inventer comme défis. Acheter et utiliser un sextoy pour un simple pari, c’est tout de même super étrange, surtout quand on n’a pas beaucoup d’expérience sexuelle comme ce que j’avais à l’époque. Et, quand deux semaines plus tard mon petit ami m’a ramenée ici, suite aux rumeurs qui ont couru après le pari, autant dire que j’étais tout ce qu’il y a de plus mal à l’aise ! Le pire dans cette histoire ? Le moment d’utiliser le jouet en question pendant les préliminaires. On n’avait aucune idée de ce qu’on avait acheté, et on a fini sur internet pour découvrir comment ça fonctionnait. Et, je n’ai jamais voulu le tester ensuite.

Quoi qu’il en soit, il me semble important en tant que grande sœur que Sarah découvre sa sexualité de manière épanouissante, et qu’elle ne se retrouve pas bloquée dans des relations où elle ne saura pas ce qu’elle veut. Comme on le dit souvent, une femme est responsable de son orgasme, et croyez moi, c’est vrai. Quand on ne connait pas son corps, on n’arrive pas à avoir ce qu’on recherche tous dans les bras de l’autre, qu’il soit homme ou femme. Donc, j’emmène ma sœur par ici. C’est une logique qui ne ressemble qu’à moi, il faut bien l’avouer. Tu devrais te concentrer sur des jouets qui sont accessibles aux novices plus que là-dessus. Ça, c’est pour les couples et ça, ça se met dans ton anus.

La réponse de Sarah me tire un sourire amusé. Ah, elle a un anus ? Elle veut tester ? Je lui proposerais bien d’aller le tester dans les salles du sous-sol, mais je crains qu’elle accepte et ne veuille plus jamais me parler. Ouais, parce que, pour tester ce genre de trucs, il faut tout d’abord faire de la place. Et, c’est la partie la moins ragoutante. Néanmoins, une pomme de douche et un peu de patience, et le travail est fait. Ensuite, reste à savoir si elle aimera ou pas. Personnellement, je n’apprécie pas plus que ça qu’on passe par la porte secondaire, mais quelques-uns de mes partenaires aimaient ça. Et, quand on veut garder un bon coup avec soi, il faut savoir faire des sacrifices. Je te l’offrirais pour Noël alors. Si Sarah me connaissait un peu plus que ça, elle observerait mon sourire avec un peu plus de circonspection. Car, quand je fais ce genre de promesses, c’est toujours à double tranchant, car non seulement je fais le cadeau, empoisonné bien sûr, mais en plus je m’assure que la personne en question l’utilise. Ce sourire là est donc particulièrement spécial, et il faut s’en méfier.

J’acquiesce lorsque Sarah me dit qu’elle voit le principe et pose la main sur son épaule pour la guider vers l’étal des débutants, comme je l’appelle. C’est une étagère somme toute basique où se trouvent des canards vibrants mais aussi quelques godes pénétrants de taille plus modeste que ce qu’il y avait à l’entrée. Mais, je n’ai que quelques secondes devant moi avant que ma sœur ne fasse l’une de ses catastrophes dont elle a le secret. Décidément, entre elle et Rosie, il y a du chemin à faire avant de les voir savoir quoi faire de leurs dix doigts, de préférence sans ruiner tout l’étalage qui se trouve à côté d’elles. Je m’approche de Sarah et l’aide à se relever avant de contempler son t-shirt, un air relativement perplexe sur le visage. Tu as de drôle de goûts… Un sourire et puis Du lubrifiant pour vampire. Vraiment ? Je ramasse les morceaux de la bouteille avec un air amusé fixé sur mon visage. Oui, bon. Je vais devoir payer ça, et j’espère réellement qu’il ne coute pas trop cher ce truc. Les vampires ont les moyens, moi pas. Bon, alors, Tu veux tester un de ces jouets avant de l’acheter ?

Un sourire satisfait sur les lèvres, je hausse un sourcil en observant ma sœur tirer une tête de six pieds de long. Pour être tout à fait franche, ça me plait bien de voir cette demoiselle, d’habitude si sûre d’elle tirer le genre de tête que je tire lorsqu’elle s’amuse à me faire tourner en bourrique avec ses idées à la noix. Oh, comme cette fois où elle m’a fait croire qu’elle était adepte de la zoophilie et de gang bang. Pour le coup, chacun son tour de se retrouver à être totalement surpris. Et oui. Mon regard plongé dans le sien, j’attends. J’attends qu’elle réalise que je vais réellement lui donner un sextoy à Noël. Bon, pas au moment d’ouvrir les cadeaux avec Rosie. Connaissant ma petite sœur comme je la connais, elle serait capable d’en réclamer un elle aussi. Je lève les yeux au ciel à cette pensée. Rosie est encore un peu trop jeune. Certes j’ai perdu ma virginité à cette époque, mais tout de même ! Hors de question que je me retrouve avec une seconde moi. J’ai assez souffert de ma réputation de fille facile comme ça alors que je grandissais. Aujourd’hui, j’espère bien pouvoir me poser un peu. Beaucoup même. Et surtout, je suis largement plus discrète lorsque je partage mon corps avec quelqu’un d’autre. Ce sont des choses qu’on apprend en grandissant.

Mais, revenons au présent et à Sarah et ses bêtises. La voilà couverte de lubrifiant goût sang. Évidemment, ce n’est pas pour humain ce genre de chose. Quoique certaines races peuvent avoir des goûts bizarres. Non, c’est pour vampire. Le genre de chose qui, visiblement les excite. Pour ma part, je trouve ça dégoutant. Et bien, il va falloir trouver quelque chose d’autre à mettre ici. Dommage pour toi, entre les tenues d’écolières et les corsets affriolants… Tu vas devoir te balader dans Paris comme ça, jusqu’à l’école. Car, il y a un petit quart d’heure de marche depuis l’entrée de l’Institut jusque Moonlacre. Et oui. Dommage. Il fallait y penser avant de se couvrir d’un truc que tous les humains reconnaitront comme étant du sang, petite sœur. Car, je ne tiens pas à avoir le moindre ennui moi. Et, quand à lui passer mon t-shirt… Hors de question. Sarah a bien plus de poitrine que moi et ça ne passera jamais. Dommage, hein ? Pas vraiment pour la grande sœur amusée que je suis.

Histoire d’en rajouter une couche, je propose à Sarah de tester l’un des produits que je lui montre en rayon. Et, encore une fois : oui je suis sérieuse. Ils ont des cabines au sous sol pour les novices qui veulent tester, oui. Les sextoy de démonstration sont ensuite nettoyés et désinfectés pour la personne suivante, mais rien ne t’empêche de le refaire toi-même si tu n’as pas confiance. Je suis parfaitement calme et sereine en expliquant tout ça à Sarah. J’avoue que pour une fois que les rôles sont inversés, j’ai bien envie de voir jusqu’où elle va aller. Et oui, je teste ma petite sœur et son cran en cet instant. Oui, genre ça. Je hoche la tête et m’approche pour observer ce qu’elle tient entre les mains. L’un est un simple gode manuel, l’autre un peu plus sophistiqué, avec des boutons et des parties mouvantes pour plus de plaisir. Prends celui que tu veux. Et, non ça ne fait pas mal. C’est fait pour ton plaisir, pas pour t’emmener à l’infirmerie…. Une pause et puis je continue : Quoique, il m’est arrivé de devoir en extraire de filles qui les utilisaient mal…

J’ai l’impression d’avoir frappé fort pour le coup, et je me sens tellement puissante. Si vous saviez le nombre de fois où Sarah m’a eue et m’a fait faire exactement la même tête qu’elle fait en ce moment… Ma vengeance est bien roulée, bien montée et surtout elle fonctionne à merveille. Elle n’a rien vu venir, et si en effet le troisième tiroir de ma table de chevet est emplie de trucs assez … personnels et particulièrement vibrants, ce n’est pas non plus l’unique chose que je fasse dans ma vie, loin de là ! J’aime m’envoyer en l’air que ce soit seule ou accompagnée, mais tout de même. Pas au point que ça en soit l’obsession de ma vie. Même si pour être franche, après une sacré journée de boulot, ça détend pas mal. Beaucoup même. Pour l’heure, voir Sarah nager en eaux troubles m’éclate et je suis bien contente d’arriver à garder mon sérieux à ce point. Je pensais que j’aurais craqué bien plus tôt. Alors là, tu pars à la recherche du Saint Graal. Amusée, je la laisse regarder la partie vêtements de la boutique et ouvrir de nouveaux yeux absolument énormes face à tout ce qu’il se trouve là. Je la suis, les mains dans le dos, un petit sourire satisfait sur le visage. Ah, ma jolie Sarah, maintenant tu réfléchiras à deux fois avant de me faire tourner en bourrique. Sinon, la prochaine étape de ma vengeance sera pire que celle-ci ! Au sous sol, je lui réponds en désignant la porte qui mène aux cabines. Pour tester les Sextoys ? Tu prends celui que tu veux. Dans les cabines, il y a du désinfectant. Quand tu as finis avec, tu le nettoie bien en suivant les instructions et tu remontes avec. Il semblerait que ma sœur en ait plus dans le pantalon que ce que je pense. Je continue à la suivre, amusée, avant de contempler les deux objets qu’elle a entre les mains. Amuse toi bien. Je la pousse dans le dos en direction des cabines, un sourire amusé sur le visage. Cette fois c’est sûr, si elle ne disparait pas je vais exploser de rire. On dirait qu’elle va à l’abattoir. Mais oui, il y a tout ce qu’il te faut en bas, allez file. « Assez motivée » Quelle expression franchement. N’importe quoi !

Je laisse ma sœur descendre et m’installe au comptoir pour discuter avec la vendeuse. J’ajoute par ailleurs à ma collection un jouet intéressant, une paire de menottes mais aussi quelques lubrifiants aux goûts intéressants. Je souris et discute avec elle alors que ma sœur s’éternise en bas. J’avoue que je jette de fréquents regards vers l’escalier jusqu’à voir ma sœur remonter. Un sourire grimpe sur mes lèvres et je tourne la tête vers la vendeuse en levant les yeux au ciel. Celle-ci fait son travail, sous mon regard plus qu’amusé et intéressé. Ma sœur tourne au rouge-pivoine et je hausse un sourcil pour observer la demoiselle qui prend le corset. Il faut avouer que ça ne lui va pas trop mal. Bon, ma sœur a une grosse poitrine, donc ça reste quelque chose de limite indécent. Après tout, nous sommes dans un sexshop. Je croise les bras et l’observe, attentive.

Intéressant. Ma sœur prend l’un des sextoy. Et moi qui pensait qu’elle allait se dégonfler, je suis surprise. Maintenant, ça ne veut pas dire qu’elle va l’utiliser. Et, pour être franche, je n’ai même aucune envie de savoir si elle va ou pas l’utiliser. Ma blague est presque terminée, et je m’apprête à emmener Sarah jusqu’à la maison. Elle se tourne alors vers moi pour me demander de payer et je lève les yeux au ciel tout en sortant ma carte bleue que je tends à la demoiselle. J’ai l’habitude de payer avec toi.. Je laisse la vendeuse encaisser mes achats avec – car après tout, j’étais prévoyante et ait vu le truc venir. Le tout est encaissé en quelques secondes et je prends mon propre sac avant de me diriger vers la sortie et d’entrainer ma sœur avec moi. Taquine, un sourire sur mes lèvres, je demande Alors, ça t’a plu ?