Salut à toi, je m'appelle Lydia Maria Campbell mais tout le monde me surnomme - et je suis né(e) le 23 janvier, à Paris. Si tu sais compter j'ai donc 28 ans. Aujourd'hui, je travaille en tant que secrétaire de nuit à l'Institut. Tu veux savoir un secret ? Dans la vie je suis hétérosexuelle et je suis actuellement célibataire. Oh, et surtout n'oublie pas que je suis une vampire. Pour terminer ma principale phobie est le feu

Quand on grandit en étant la plus jeune de quatre filles, on développe certains talents. Si Lydia est jalouse de ses sœurs, elle avait ses raisons. Tout d’abord, elle était jalouse de leurs jolis vêtements – et un peu moins quand elle les récupérait un peu abîmés pour aller en cours – ensuite, elle était jalouse qu’elles aient eu des seins, des petits amis, leurs règles et tout le tralala avant elle. Et puis, en grandissant, cette jalousie se déplaça. Elle se déplaça sur le petit ami qu’elle avait à l’époque. Puis le suivant. Assez possessive, la demoiselle n’aimait pas qu’on touche à ce qui lui appartenait. Vraiment pas.
Quand on est la dernière de quatre fille, on apprend vite à être débrouillarde et à chérir ces choses qui se trouvent vous être offertes à vous et uniquement à vous. La demoiselle était avare dès sa plus tendre enfance, et son argent a toujours servi à lui acheter des choses qui ne seraient qu’à elle. Elle n’a jamais volé quoi que ce soit, peu importe l’envie d’avoir ces choses là, préférant économiser jusqu’à pouvoir se les payer, les unes après les autres.

Très intelligente et sociable, la demoiselle a eu une scolarité sans encombre. Sans être première de la classe, elle s’en est toujours bien sortie, et cela lui a donné quelques ambitions dans la vie. Elle ne voulait pas que sa vie future ressemble à son enfance. Si elle n’avait manqué de rien, elle avait prévu de gagner assez d’argent pour ne plus jamais avoir à partager quoi que ce soit avec qui que ce soit. La demoiselle avait de nombreux amis et elle n’était jamais laissée de côté pour les fêtes et les sorties. En somme, c’était une jeune fille assez normale, qui vivait sa vie comme elle le pouvait.

Et puis, tout a changé. Elle st devenue une vampire. Elle s'est aigris, quelque peu. Elle ne sait plus réellement comment elle va s'en sortir. Aujourd'hui, elle est perdue et a oublié comment on faisait pour sourire

J’espère que ce sera un garçon, cette fois. Ce fut ce que dit son père en accompagnant sa femme à la maternité. Les parents, comme pour les trois grandes sœurs de Lydia, avaient choisi de ne pas connaitre le sexe de l’enfant. Et, lorsqu’une petite bouille brune criant tout ce qu’elle pouvait sortit du ventre de la mère épuisée, aucun des deux ne furent déçus. Parce que c’était leur enfant et qu’elle était parfaite. Vraiment parfaite. Lydia fit donc son apparition dans la famille et y grandit de manière tout à fait normale. La famille n’était pas riche, mais pas pauvre non plus. Chacune des filles avait sa propre chambre, mais la salle de bains était commune. Quatre demoiselles se battant tous les matins pour de l’eau chaude, ça met de l’animation. Vraiment. Les cris, les disputes, et les réconciliations ont bercé l’enfance et l’adolescence de Lydia.

Mais, du côté de la petite dernière, il y avait aussi un peu de ressentiment. De la jalousie. L’impression parfois d’être totalement invisible derrière ses sœurs. Et, quelque part, la demoiselle s’était promis, dès sa plus tendre enfance, qu’elle ne serait jamais plus l’invisible derrière les autres. Qu’elle ne serait plus jamais la plus jeune qu’on peut laisser ans un coin, avec des vêtements de récupération et des chaussures ni jolies ni confortables parce qu’elles étaient peu chères et donc abordables pour une famille aussi nombreuse. Lydia ne pouvait pas s’empêcher de se comparer aux autres. A ceux de sa classe qui avaient la chance d’être enfants uniques ou premiers de fratrie et qui avaient de bons vêtements. Des affaires neuves. Et à la mode. Là où elle récupérait de vieilles tenues. Des vêtements un peu élimés. Pas dans les couleurs actuelles. Si elle tenait la tête haute et montrait qu’elle n’en avait rien à faire, tout au fond d’elle-même, il y avait cette chose étrange qui la poussait à se sentir inférieure. Pas vraiment dans le temps. Pas vraiment à sa place. Elle voulait s’en sortir un peu mieux. Être un peu plus jolie. Plus au centre de l’attention. Mais, cela n’arrivait pas. Elle n’arrivait pas à briller. Peut être simplement parce que ce n’était pas son heure, encore.

Une fois son diplôme en poche, Lydia ne fit pas de grades études. Elle ne partit pas à New York comme sa première sœur pour tenter de devenir actrice. Elle ne disparut pas faire du droit à Harvard. Elle ne se maria pas avec son joueur de foot de petit ami pour aller faire le tour du monde. Non. Elle suivit des études dans une école de secrétariat et elle chercha un travail. Après de multiples entretiens, et alors qu’elle avait perdu tout espoir de rester à Paris, elle décrocha un dernier entretien. Et, le job qui allait avec.

Assistante d’un des milliardaires de la ville. Autant dire que sa vie venait de commencer. Réellement. Installée dans son petit bureau, la demoiselle ne pensait pas que tout allait changer à ce point. Ses heures de travail étaient… Pour le moins banales. C’était exactement ce qu’on lui avait appris. Exactement ce qu’une secrétaire devait faire. Par contre, ce qui était intéressant, c’était ce qu’il se passait en dehors des heures de travail. Sa relation avec son patron. Leurs baisers, les nuits d’hôtel et les petits cadeaux. L’argent supplémentaire qu’elle gagnait. Tout passait en bijoux de luxe, vêtements de marque et autres petites choses hors de prix. Ce dont Lydia avait toujours rêvé se trouvait désormais devant elle. Et, la seule ombre au tableau, c’était que cette relation devait rester secrète. Et, que la demoiselle n’arrivait plus réellement à vivre à cause de ça. Toute sa vie privée comme professionnelle tournait autour de son patron. Et, elle n’avait aucune envie de se retrouver à quarante ans sans jamais avoir fait quoi que ce soit de sa vie. Sans avoir un mari. Des enfants. Alors, quelque part, il allait falloir que ça change. Entre eux. Entre son patron et elle. Sans quoi… Sans quoi elle allait se retrouver dans une étrange situation. Une situation qu’elle n’avait pas vraiment envie de voir.

Car, elle allait devoir faire un choix. Continuer cette relation. Ou commencer à vivre pour elle-même. Et ça, mesdames et messieurs, c'était le pire des choix possibles.

Elle commença par rompre avec son patron. Elle l'envoya bouler, lui et ses histoires débiles, ses horaires de nuit qui ne lui plaisaient pas. Et ça, ce fut une erreur. Une grosse. Vous savez, ces gens qui ne travaillent que la nuit ? Qui semblent bizarre sans qu'il n'y ait aucune raison ? Celui là, c'était son patron. Et, il le prit très mal. Il la transforma en vampire pour qu'elle passe l'éternité auprès de lui. Mais, Lydia ne le prit pas bien. Les trois premiers mois, elle tenta de s'enfuir chaque jour. Il la rattrapait à chaque fois. Alors, le premier jour de son quatrième mois 'existence, elle mit sur pied un sacré plan. Elle réussit à tuer son créateur et à brûler son corps en le prenant par surprise.

Là, elle se retrouva toute seule dans un monde qu'elle n'avait jamais imaginé. Elle était une humaine tout ce qu'il y a de plus humaine et n'avait jamais cru aux histoires de magie. Alors, se retrouver soudainement comme ça, c'était perturbant. Lydia erra durant quelques jours dans ce monde, perdue, avant d'être découverte par un incube. Plus exactement, ce fut elle qui le trouva en train de bouffer une humaine tout en lui faisant sa fête. Elle resta bouche bée quelques secondes, assez pour se faire repérer. L'incube remonta son pantalon et croisa les bras. Vampire, hein ? Nouveau née ? La jeune femme ne savait pas quoi répondre, alors elle hocha la tête. Après une conversation étrange et surréaliste à ses yeux, la voilà devenue la nouvelle secrétaire personnelle de cet incube, qui était à la tête d'une sorte d'empire de la crème de jour pour les fey.

Elle passa quatre ans à travailler pour l'incube avant qu'il ne soit tué par une autre créature, cupide et avide. Durant ce temps, elle avait appris à contrôler sa nature de vampire et découvert qu'elle pouvait toujours avoir des relations intimes. L'incube lui même était relativement ravi d'avoir une partenaire qu'il ne risquait pas de tuer. Lydia était après tout déjà morte. Mais, une fois l'incube hors service, Lydia se retrouva toute seule avec épinglé sur la tête "putain de l'incube". Et oui, tout se sait, et vite.

La demoiselle quitta donc son nouvel employeur, puisqu'elle ne l'aimait pas, sa petite tête bien plus pleine d'informations sur le monde magique. Elle trouva un nouvel emploi, au sein de l'Institut. Secrétaire de nuit, voyez-vous ça ? Elle vit dans les lieux, dans une jolie cave aménagée à son gout. Malgré tout, elle a du mal à s'adapter à ce monde. Boire du sang, ne plus jamais voir le soleil... Ce n'était pas pour elle. Vraiment pas.

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