Installée dans ma chambre, je suis allongée avec un livre entre les mains quand le grand miroir de l’autre côté de la pièce s’éclaire subitement d’une lueur étrange. Je soupire un coup et je secoue la tête de droite à gauche en voyant la tête de Filip en face de moi. Je soupire un coup avant de me relever sur mes coudes et d’observer le gobelin :

- Alors, vous avez sauvé la chasseuse ?
- Il y a eu quelques… soucis.
- Je m’en doutais. Ces fichus chasseurs ont attiré l’attention ?
- Non, ton prince charmant a proposé d’être échangé contre la Chasseuse, et là il pourrit dans une geôle en argent

Le miroir s’éteint brusquement alors que je laisse ma tête tomber contre mon lit. Je pousse un profond soupir. Mais qu’est-ce qu’il a fait, hein ? Qu’est-ce qu’il a ENCORE fait ? Je me relève, prends le temps de prendre une douche, enfile un jean bien moulant et un décolleté avant de me téléporter, les cheveux encore mouillés, dans la prison « normale » où sont les cages en argent. J’erre un instant entre les cages vides avant de trouver Nikita dans l’une d’entre elle, assit par terre, et visiblement mal en point. Je m’assois devant, en tailleurs. Pour avoir été enfermée dedans une fois ou deux, je sais comment ça marche. Il y a des capteurs, si je touche la cage, une alarme se mettra en route quelque part et je n’aurais pas le temps de me téléporter. Si je passe le bras aussi. Mais, tant que je reste de l’autre côté et que je ne bouche pas, je ne risque rien. Mon regard se pose sur Nikita et je secoue la tête de droite à gauche :

- Mais qu’est ce que t’as encore fait, hein ?

Je me mords la lèvre inférieure, un peu jalouse, prête à poser une question que je vais regretter. Elle est si importante que ça, cette Sofia ? Non, je ne peux pas le dire. Parce que s’il me répond oui… Je baisse les yeux sur mes mains nouées et je soupire un coup avant de soupirer, lasse.

- Je vais demander une audience au Roi pour te faire sortir de là.

Je me contente de poser mon regard ambré sur le jeune homme enfermé en face de moi alors qu’il me dit de ne pas le narguer. Je ne le nargue pas. Je suis venue l’aider. Et, un instant, j’ai bien envie de faire demi-tour et de m’en aller de là, histoire d’avoir la paix. Si je le laisse entre les mains des fey, je n’en entendrais plus parler, et je pourrais peut être enfin passer à autre chose. Un soupir monte à ma poitrine et je secoue lentement la tête de droite à gauche avant de contempler le reste de la pièce, vide. Il n’y a rien d’autre ici que Nikita et sa cage. Installée en tailleurs par terre, je croise les bras. Je ne réponds pas. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de répondre ? Non, je ne pense pas. Je crois qu’il est bien mieux de continuer à l’observer comme ça, et simplement passer sur cette histoire. Je repousse un peu mes cheveux mouillés et lui propose de demander une audience au roi pour le faire sortir de là.

- Tu ne connais pas Serhan pour poser cette question. Non, je ne pourrais pas l’influencer. Je pourrais juste… Lui rappeler que je lui ai sauvé la vie et qu’il me doit un service. Un gros service, vu la prime qu’il y a sur ta tête.

Je fais la grimace, réalisant que ça n’a que très peu de chances de fonctionner, cette histoire. Très, très peu de chances. Ou alors… Je lève les yeux vers les lampes blafardes qui éclairent la pièce. Ou alors je m’avance pour me mettre entre une des lampes et Nikita, et je le laisse sortir de sa cage grâce à mon ombre. C’est aussi possible. Toutes les ombres sont à l’intérieur de la cage, vu l’éclairage qu’il y a par ici. Il a donc du déjà essayer d’utiliser ce moyen pour s’enfuir.

- Ou alors, je te fais sortir de là, et on se téléporte ailleurs. Loin de là. Personne ne m’a vue, ça passera pour un tour de magie…

La véritable question est : est ce que j’ai réellement envie de l’aider ? Il est sur la défensive en permanence, on ne peut pas parler avec lui… Je me demande bien pourquoi je m’accroche à l’aider alors qu’il m’a plus que clairement fait comprendre qu’il ne voulait pas de moi à ses côtés. Je dois avoir un petit côté masochiste…

Évasion. Un sourire monte à mes lèvres. A une lointaine époque, je crois que je n’aurais même pas hésité avant de l’aider à s’évader. Aujourd’hui… Aujourd’hui j’ai peur de ce qu’il va se passer ensuite. Je sais qu’il m’en veut toujours d’avoir tenté de le tuer, mais quelque part je crois qu’il ne réalise pas qu’avec mon entrainement, si je l’avais réellement voulu mort, il le serait aujourd’hui. Je n’ai jamais été autre chose que cette machine à tuer, avant lui. Je n’ai fait que ça toute ma vie, joncher le monde de cadavres et de désolation, sans même chercher à regarder en arrière une seule fois. Et puis, un homme a suffi pour tout changer.

- En effet.

Cependant, je ne bouge pas, restant à la limite de la lumière, observant l’homme installé dans la cage avec un regard vide de toute expression. A l’intérieur, je boue, littéralement, mais je ne sais pas quoi faire. Nous avons perdu toute intimité, toute amitié l’un pour l’autre, et le destin s’est amusé à nous remettre l’un en face de l’autre. Il me hais, j’ai envie de le fuir. Il veut me tuer, je dois le protéger, sans même savoir pourquoi. Les Valkiries ne posent pas de questions : elles exécutent les contrats qu’on leur donne. Il a fallu mon esprit rebelle et indépendant pour que ça commence à changer, pas à pas. Je ne sais pas quelle est la position de la nouvelle matriarche, celle qui m’a parlé d’annuler le contrat étant morte depuis une dizaine d’années maintenant, mais je m’en fiche. J’ai trouvé ma nouvelle mission, et mon argent est placé avec assez d’intelligence pour que je n’ai plus besoin d’utiliser mon statut de chasseuse de prime pour avoir des rentrées, même si parfois, je le fais par simple ennui.

- Parce que je n’aime pas le commanditaire du contrat qu’il y a sur ta tête, et que j’ai envie de lui mettre des bâtons dans les roues.

Mensonge. Je ne sais même pas qui c’est. La matriarche elle-même n’a eu affaire qu’à un sous-fifre. Elle m’a dit qu’elle pensait qu’il s’agissait du Leviathan, mais j’ai quelques doutes là-dessus. Pourquoi un des généraux de Lilith dépenserait autant pour poursuivre un seul homme quand il aurait simplement pu envoyer ses hommes de main ?

- Me regarde pas comme ça… En réalité, je n’en sais rien. J’ai pas réussi à te tuer. J’avais tous les éléments en main, l’ordre était tombé, et pour la première fois de ma vie, je n’ai pas pu viser au cœur. Quatre cent ans à suivre les ordres et à tuer simplement parce qu’on m’avait donné un nom à tuer, et tu as été le premier que je n’ai pas pu envoyer quatre pieds sous terre…

Je soupire et me passe la main dans les cheveux pour les remettre en place avant de plonger mon regard dans celui de l’homme assit de l’autre côté de la cage.

- C’est peut être ma façon de te dire que je suis désolée. Et que… J’aurais dû te parler de tout ça, à l’époque… Avant de faire la plus grosse connerie de ma vie. De tout perdre. Toi, surtout, parce que… Je sais que tu ne me pardonneras jamais, et que tu n’oublieras jamais. J’essaie de me racheter, un peu.

Toujours assise en tailleurs, je contemple mes doigts blancs sur le jean bleu délavé de mon pantalon. Mes ongles ne sont pas manucurés, pour une fois, et je me mordille la lèvre tout en attendant la réponse de Nikita. J’avoue qu’il y a dans ma tête quelques petites choses qui tournent, encore et encore. Est-ce qu’il va essayer de me bouffer à peine sortie ? Est-ce que je vais avoir des ennuis pour l’aider à sortir de là ? Quoi qu’il en soit, nous devons… Non, je dois me décider assez vite, sans quoi nous allons nous retrouver pris dans une patrouille. Il y en a régulièrement, dans cette section, comme partout dans le territoire du Roi. Paranoïaque qu’il sait si bien être celui-là.

Après quelques secondes à observer mes doigts, je relève les yeux pour plonger mon regard doré dans celui de Nikita avant d’avaler ma salive. Bon. C’est le moment de faire acte de foi. Je me relève et passe la main tendue devant la lampe blafarde qui éclaire la cage, créant ainsi une ombre à l’intérieur. Mon regard se porte sur le mur sur le côté et j’attends quelques secondes. Je n’ai jamais compris comment il faisait pour se téléporter grâce aux ombres, je sais juste qu’il sait le faire. Et, pour être franche, je dois avouer que je m’attends à me retrouver avec la tête séparée du corps d’ici peu.

Comme rien ne vient, je me tourne vers Nikita et lui tends la main, un air interrogatif sur le visage. Une seconde durant, je retrouve cet air taquin que j’appréciais tant à l’époque où nous étions ensemble.

- Si tu n’as pas décidé de me tuer, on pourrait peut-être y aller ? Pas que je n’apprécie pas l’endroit, mais d’autres que toi vont vouloir ma tête si ça continue, et j’aimerais autant que la liste ne s’allonge pas.

La réponse de Nikita me fait lever les yeux au ciel et je le fixe durant quelques secondes avant de baisser le regard vers nos mains entrelacées. Ah, il veut jouer ? Très bien. Je peux jouer, moi aussi. Sa voix me fait frissonner. Comment il fait pour m’envoyer à la tête des menaces aussi claires avec une voix aussi… sexy. C’est inconvenant. Totalement inconvenant. Je me rapproche de lui, pour faciliter la téléportation, et je plonge mon regard dans le sien pour répondre :

- Encore faut-il que je te laisse m’attraper pour ça.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, et je nous téléporte une première fois. Je ne peux pas aller là où je souhaite aller en une seule fois. Nous nous retrouvons devant un endroit tenu secret des catacombes des light fey, devant une sorte de cercle lumineux. Je tends ma main libre vers le portail et juste avant de le toucher, j’avertis Nikita :

- Inspire à fond si tu ne veux pas vomir.

Je lui laisse deux secondes pour obéir et mes doigts se posent sur l’eau lumineuse. Nous sommes absorbés à l’intérieur, puis recrachés dans une sorte de lac perdu au milieu d’un paradis sur terre. Je titube et tombe à genoux. Décidément, cette arrivée est tout ce qu’il y a de plus horrible à chaque fois. Je comprends que personne ne vienne jamais ici…

- Bienvenue chez mon infirmière préférée. Mais, tu dois déjà la connaître, je crois, en tant que receleuse pour sorciers en mal d’armes et animaux magiques

Je sors du lac et retire mon haut pour l’essorer sans aucune pudeur. Pour être tout à fait franche je ne suis pas tout à fait certaine qu’il y fasse attention. Et, même s’il y faisait attention, il m’a déjà vue avec moins de vêtements que ça. Je lui tourne cependant le dos pendant qu’il grogne dans son coin.

- Oui, Mirisa. Bravo, tu as gagné un bonbon. Je le raille, je sais, et je soupire un coup avant de secouer la tête de droite à gauche. Mais il déraille ou quoi ? Je termine d’essorer mon t-shirt et me retourne vers lui, un sourire amusé sur le visage : Quoi ? Parce que tu veux que ce soit moi, ton infirmière maintenant ?

Je hausse un sourcil, le contemplant de haut en bas avant de pousser un profond soupir et de laisser mes bras retomber le long de mon corps. Où est ce qu’on en est tous les deux ? On se déteste ? On s’en fiche ? Il me tourne autour. Je lui tourne autour. Je lui sauve la vie. Il me sauve la mienne. Est-ce que ça va être comme ça jusqu’à la fin des temps ? Cette histoire m’exaspère.

- La matriarche de mon clan m’a emmenée ici après que j’ai… perdu le bébé. Je saignais, et ça dépassait les compétences en magie de n’importe qui dans mon clan. Je ne sais pas, Mirisa m’a appréciée, peut-être. Elle m’a laissé revenir pour utiliser l’eau du lac à chaque fois que j’en ai eu besoin, contre un peu d’aide pour transporter ses marchandises ou ranger l’endroit.

Je remets mon t-shirt par-dessus mon soutien gorge et retire mes chaussures que j’attrape par les lacets pour marcher sur le sable.

- Sors de l’eau. C’est pas celle là qui guérit les blessures. Mirisa la garde bien moins visible.

Pas moi en infirmière s’il veut guérir… Qui sait… Les mots dépassent ma pensée. Je tourne mon regard vers lui avant de m’éloigner, mes chaussures à la main. Je me retiens durant quelques pas de dire quoi que ce soit et puis, après un nouveau coup d’œil au dessus de mon épaule, je finis par me décider à parler à nouveau et tant pis s’il n’aime pas ça. Après tout, sans moi, tu serais encore enfermé dans une cage en argent sans pouvoir en sortir. Je fais quelques pas sans me retourner et je soupire avant d’ajouter : A la merci du roi. Ses tortures sont vraiment raffinées, tu sais. Je suis sûre que tu aurais adoré. Quand il s’y met lui-même, chaque seconde dure des heures. Si lorsque j’ai commencé à parler, le ton de ma voix était détaché, ma voix est devenue étrangement dure sur les derniers mots. Cette colère n’est pas destinée à Nikita, non. Je porte ma main à mon cou, sur des très fines cicatrices qui s’y trouvent, puis je laisse retomber la main. Lorsqu'il m'a retrouvée après que j'ai désobéis au contrat... Sa vengeance a été terrible.

Nous faisons quelques pas supplémentaire avant que Nikita ne me demande si nous sommes bientôt arrivés. Je désigne un chemin à peine visible dans la forêt qui se dresse devant nous et je m’y engage sans mot dire. La pinède nous entoure et je la traverse en quelques minutes pour arriver devant une petite maison. Mirisa est assise devant et elle relève les yeux vers moi lorsque j’arrive. Je pose ma main droite sur mon cœur et je m’incline devant elle avec respect. Si d’apparence elle a l’air d’une adolescente, elle doit être bien plus vieille que moi.

- Maërs, Mirisa dis-je avec un sourire. Ô Dirs ney Nikita. La fey tourne son regard vers l’homme qui émerge dans mon dos de la forêt et elle fronce les sourcils. Il a besoin de ton eau.

La fey nous observe durant quelques secondes, elle n’a pas l’air tout à fait ravie. Elle sait tout de mon histoire, et la façon dont j’ai faillis tuer Nikita pour suivre les ordres qu’on me donnait. Je n’ai pas envie de me retrouver face à une Mirisa en colère. Elle considère cette histoire comme étant la pire connerie de ma vie, et mon choix comme étant stupide. Comme si je l’avais eu, le choix. Je grogne et baisse les yeux, mal à l’aise. Après un long moment, la porte grince et je relève les yeux. Mirisa n’a rien dit et elle est rentrée dans la maison en laissant la porte ouverte.

Je pose la main sur le bras de Nikita et l’entraine vers l’endroit. Ma main glisse sur son bras pour arriver à sa main. Si elle ne dit rien, c’est que c’est bon. Qu’on peut entrer. Je me demande bien ce que je vais devoir faire pour payer ce service. c’est mon tour de grogner. Une seconde durant, j’ai oublié que j’étais fâchée contre Nikita. Non, plutôt que Nikita voulait me tuer. Je relâche la main de Nikita alors que mon esprit me joue des tours. Une seconde de plus et j’emmêlais mes doigts avec les siens. Je me dirige donc vers la maison. Nous entrons dans un salon, et je me dirige immédiatement vers la baie vitrée qui se trouve de l’autre côté. Là, au centre de la maison, à ciel ouvert se trouve une sorte d’Onsen. Une étendue d’eau, protégée par la maison. Une passerelle en bois l’entoure. Le sol est fait de rochers, et une vapeur semble s’évacuer de l’eau. Je me baisse pour glisser mes doigts dans l’eau et m’assieds en tailleurs au bord de l’eau. C’est ici, le fameux « lac de jouvence ». ça tient plus du spa privé que du lac si tu veux mon avis. Il faut te baigner pour que l’eau agisse sur les blessures ouvertes. Mirisa t’en donnera au dîner pour celles qui sont internes, à boire. Je tourne alors le regard vers lui, un peu inquiète de ce qu’il va se passer maintenant. Je peux te laisser si tu veux… Quoique, moi aussi j’aurais besoin d’un petit tour là-dedans. Pour faire partir quelques vilaines cicatrices. Mais rien ne m’oblige à le faire en même temps que Nikita. Je ne voudrais pas imposer ma présence à moitié nue dans cette mini-piscine si tu n’as pas envie de m’y voir en même temps que toi.

Lorsqu’il me dit qu’il vaut mieux que je le laisse seul, je me redresse. Je ne vais pas commencer à discuter. Non, ce n’est pas mon genre. Je ne vais rester là que parce qu’il a besoin d’un téléporteur pour retourner jusqu’à Paris, et puis je n’ai pas grand-chose d’autre à faire. Je lui tourne le dos et m’approche de la porte pour retourner dans la maison. J’ai une chambre où j’avais laissé des affaires autrefois. Mirisa ayant très peu de visites, je pense qu’elle doit avoir laissé mes vêtements en place. Je vais me changer et je regarderais si j’ai toujours un bikini pour venir me baigner tout à l’heure, lorsqu’il n’y aura plus personne pour me voir. Si je ne suis pas pudique, je n’ai pas super envie de me retrouver à moitié nue face à Nikita, là où ça ne me dérangerait pas que ce soit quelqu’un d’autre. Les souvenirs que remonte la présence de Nikita sont plus douloureux que ce que j’aurais pu penser au premier abord. La séance de torture entre les mains de Serhan me fait encore me réveiller en hurlant au beau milieu de la nuit. Foutu roi. Il se croit tout permis. Quant à la blessure due à la perte du bébé, elle ne fait que s’élargir d’avantage. Je me sens brisée quand il est dans les parages, bien plus que ce que je pourrais jamais accepté de la part de quiconque. Mes airs de bravache ne sont qu’une façade pour ne pas qu’il s’en rende compte, c’est tout.

Sa voix finit par m’arrêter alors que je pose le pied sur la marche qui sépare le promontoire en bois de la maison. Je m’immobilise et sens les muscles de mon dos se raidir. Ce n’est pas ton problème, c’est le mien. Ma voix claque entre nous deux. Je ne lui ai rien demandé. Je ne lui ai pas demandé de payer le prix demandé par Mirisa. C’est ma responsabilité. Cher. Mirisa me fait payer en services, et non en espèces sonnantes et trébuchantes. Devoir un service à Mirisa c’est comme avoir vendu son âme à un démon particulièrement retord qui t’appellera au moment où ce sera opportun pour elle et peu importe ce que tu es en train de faire toi de ton côté, il faudra répondre. Sa colère me fait bien plus peur que la tienne ou que celle du Roi. Cette fois, il n’y a plus aucune émotion dans ma voix. Je ne l’ai pas regardé, lui offrant simplement mon dos pour qu’il ne voit pas mon regard. Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je termine : Lorsque tu te sentiras prêt à repartir, fais le moi savoir. Je dors dans la chambre au fond du couloir du premier étage, à droite.