Début novembre
Dans la réalité 
Tu arrives dans ta chambre, épuisée après un entrainement de chasseur. C'est le milieu de l'après-midi et tes chères colocs ne sont pas là. Tu te poses sur le premier lit venu, peut-être pas le tient, mais tant pis et tu te laisses tomber à la renverse. Tu fermes les yeux. Juste quelques secondes de repos pour respirer, que tu te dis... Quelques secondes après, mon œil, tu dors!
Dans le rêve
Quel lieu étrange. Tu n'a jamais visité un lieu pareil. On dirait une maison, mais elle est bien trop grande pour être réelle. Et chaque salle regorge d'éléments totalement psychédélique. Je suis en train de rêver, que tu te dis. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non!

Cette maison est un véritable labyrinthe qui te plonge dans tes souvenirs. Ils sont flous, mais tu reconnais bien ta vie!

Tu arpentes le lieu, sans vraiment réfléchir, tu observes ce qui t'entoure. Tu cherches une sortie! Mais quand tu tombes enfin sur une porte qui donne sur l'extérieur, tu te retrouves face à une hordes de personnes étranges, en capuches, qui avance vers toi dans le silence le plus absolu. Tu sais qu'ils représentent un danger, mais ignores de quelle sorte. Tu recules, rentre dans la maison et les observe depuis la fenêtre... Mais est-ce que tu as fermé la porte, ou est-ce que tu la laissé ouverte... S'ils rentrent, tu sais que tu es mal partie!

Une seconde. J'ouvre les yeux sur une pièce immense, éclairée d'un lustre en cristal multicolore qui me fait penser aux  décos hippies des années 80. Une seconde. Je tourne sur moi-même, cherche où je suis, ce que je fais là. Sur un piano blanc laqué trône une statuette d'éléphant rose avec un tutu. Une seconde. Un tutu ? Non j'ai dû rêver. Je regarde encore. Il n'y a plus rien. Oui, c'est mon cerveau qui me joue des tours. J'ai mal à la tête. Une seconde. Je pose ma main sur mon front mais ne décèle aucune fièvre. Étrange, j'aurais pourtant juré... Bon. Prenons le temps. Où suis-je ? Je ne reconnais pas cet endroit. Je m'y sens mal. une seconde. Je fais demi-tour et avise une porte qui donne sur une nouvelle pièce qui donne sur une autre et une autre et une autre... Attends. Une seconde. Qu'est-ce-que je disais déjà ? Stop. Ressaisissons nous. Inutile de penser à ce que je ne sais pas car ce que je ne sais pas n'existe pas et il est impossible de penser à l'impensable qui n'existe pas. Une seconde. C'est quoi ça ? Je m'approche de la seconde pièce et m'arrête devant un tableau. On dirait moi. On dirait moi de profil, coupée dans la longueur. C'est dégueulasse. Une seconde. Si c'est dégueulasse, pourquoi je le regarde ? Tiens, il est parti. Tant pis.

Un bruit attire mon attention derrière moi. On dirait une porte. Pourquoi je l'ai pas vue avant ? Une seconde. J'avance pas comme tout à l'heure. Mais...c'est des rollers ? Verts en plus. Bon. Autant rouler jusqu'à la porte, puisque roulettes il y a. Ma main se pose sur la poignée et j'ouvre la porte. Qui s'ouvre sur une porte plus petite. Étrange. Une seconde. Y a quelque chose écrit sur la poignée. " Tire la chevillette, la bobinette cherrera ", que ça dit. Mouais. Elle m'a pris pour qui cette porte ? D'abord, elle veut rien dire cette phrase. Je soupire. Je pousse la porte et enfin je vois le dehors. Mais dehors, y a des gens. Une seconde. J'aime pas les gens. Surtout les gens avec des capuches. Les capuches c'est mon style à moi. Je suis la fille à capuche. Attend. Je disais quoi déjà ? Ah oui, les gens. J'aime pas les gens. Je referme la porte. Je veux pas les voir. Je veux pas les entendre. Une seconde. Y a pas de clé sur la porte. Une seconde. Y avait pas deux portes, avant ? Bref. Je recule et passe dans une autre pièce. Où suis-je ? J'ai beau y penser, c'est impensable. Une seconde. Est-ce-que je rêve ? Hm.

Début novembre
Dans le rêve
La clé? Où es-la clé? C'est la question qui te taraude! Y avait-il même une clé? Tu n'en es même pas certaine. Et ces gens! Tu t'approches d'une fenêtre, elle donne sur l'intérieur, une cuisine. Mais les gens à capuche sont bien là. Certains d'ente eux tournent une immense louche dans une véritable piscine. Ils préparent à manger... Certains préparent à manger, les autres te cherchent! Ils s'approchent de la porte. Et toi, tu cherches l'autre porte!

Tu sais qu'il y en avait une, tu l'as vu... Mais elle s'est fait la belle! Une porte qui se fait la belle? Quoi de plus normal! Alors, tu files feuilleter un livre, il y a une bibliothèque, juste à côté. Tu vas surement trouver une solution dans un de ces bouquins, c'est obligé!

Tu les entends à présent frapper à la porte! Ils frappent de plus en plus fort.. Puis tout à coup, la porte s'ouvre dans un grincement sinistre. Mais personne n'entre!

Tu ne devrais pas aller voir, tu ne devrais pas! Mais tu y vas! Que trouves-tu alors? Ces gens à capuche? La cuisine? Ou... Tout autre chose que ton esprit a décidé... Une page de ton passé qui sait!

Plus les secondes passent et plus j'ai le sentiment d'avoir vu juste. Je suis en train de rêver. Enfin de cauchemarder, plutôt. Non, Pluto c'est le chien. Une seconde, y a pas plus urgent que faire cette blague ? Si. Je dois fermer la porte. Ou les portes. Enfin le truc qui me dépare des gens. Mais y avait pas une clé à cet endroit ? Je crois que si. J'en suis plus si sûre. Peut-être que je l'ai imaginée comme le reste. Dites, c'est pas inquiétant pour ma santé mentale, d'inventer des trucs pareils ? Une seconde. On réfléchira à ça plus tard, hein. Pas le temps. Au moment où je pense cette expression, un lapin blanc passe en courant entre mes pieds et disparaît dans une pièce que je n'avait pas vue avant. Elle est là depuis quand, celle-là ? J'hésite à m'y rendre. Suivre le lapin blanc en retard, ça a jamais très bien fini. Mais je risque pas grand chose dans un rêve, si ? Mouais, dans un endroit comme l'Institut, je mettrai pas ma main à couper. Une seconde. C'est pas la tête qu'on coupe, dans cette histoire de lapin albinos ? Oh pis zut. Je me tourne et regarde par la fenêtre. Euh...pourquoi y a une cuisine à la place du jardin ? Quoique techniquement cette cuisine pourrait faire la taille d'un jardin. Sérieusement, ils avaient pas plus grand comme casserole ? On dirait une piscine. En fait, s'en est peut-être une. Une seconde. Je cherchais pas quelque chose, moi ? Ah si, la clé. La clé de la porte. Ou des portes. Bref.

Finalement la pièce du lapin blanc n'est plus là quand je me retourne. Où est-ce-qu'elle est partie ? Boarf, je préfère ne pas chercher de réponse à cette question. Par contre, je veux toujours mon trousseau de clés. Quoique y a plus beaucoup de portes à fermer. Ni à ouvrir. Une seconde. Ce serait pas plus intelligent de chercher une solution au problème principal ? Genre, se débarrasser des gens ? Parce que honnêtement, j'ai pas envie d'être le morceau de viande prévu dans le court-bouillon. Une bibliothèque sur le côté m'attire et j'en sors plusieurs bouquins poussiéreux. Pourquoi les bouquins sont toujours poussiéreux comme dans un film d'Indiana Jones ? Aucune idée. J'ouvre le premier livre. Une seconde. Depuis quand j'aime lire, moi ? Depuis...depuis...depuis jamais, en fait. Un bruit me surprend et je lève la tête. La fenêtre qui me séparait de la "cuisine" est redevenue une porte et les inconnus à capuches essayent de forcer la serrure ! Attends, ils ont pas de clé non plus, du coup ? Curieux. Et puis d'un coup la porte s'ouvre en grand, mais personne n'entre. D'accord...alors soit ils sont invisibles, soit je fais plus peur que ce que je croyais. Je m'avance vers la pièce tout en sachant que c'est carrément pas une bonne idée. La cuisine n'est plus là. Tant mieux, je dois dire. Une seconde, c'est quoi ça ? La porte s'est refermée derrière moi. Je suis dans l'obscurité et il semblerait que mes pieds soient dans de l'eau. Mon sang se glace. De l'eau ?! On dirait que le niveau monte, en plus.

« Non ! Non ! » Je m'écris en frappant sur la porte. « Je veux sortir ! Au secours ! »

Le niveau de l'eau monte à toute allure, me rappelant de terribles souvenirs d'enfance. Je n'ai plus du tout la sensation d'être dans un rêve ou un cauchemar. Tout cela est bien trop réel pour moi. La terreur me serre la gorge et je crains déjà de perdre mon souffle.

Début novembre
Dans le rêve
De l'eau.... Et elle monte... Vite! Tu sens que cela n'augure rien de bon... Es-tu dans la piscine? Probablement non. Elle fumait et des légumes flottaient à la surface. Là, l'eau est glacée, obscure, et tu es seule, absolument seule. Tu n'es plus dans la maison, tu es dans le vide et ce vide se rempli rapidement d'une eau.

Tu vas te noyer! Si tu ne fais rien, tu vas te noyer, c'est absolument certain! Mais quel faire, telle est la question! Nager! C'est la seule bonne solution! Tu dois nager et rapidement, pour te réchauffer, pour ne pas couler, pour trouver une terre, ou quoi que ce soit.

Une voix retenti soudain dans l’obscurité. Sombre, elle ne recèle aucun écho...

"Nage, tout de suite, nage! Maintenant et pas de question, plus vite que ça!"

Mais la voix, contrairement à ce qu'elle prononce ne semble pas t'encourager. C'est comme si ce qu'elle te demandait n'était pas ce que tu devais faire!

Vas-tu écouter la voix? Vas-tu te laisser submerger? Courage? Affronter ta peur? Ou tenter de te sauver? Te dépasser ou accepter? Tant de questions!

Que décides-tu de faire? Selon ta décision, soit tu te réveilleras, soit tu plongeras plus loin dans le rêve au risque que le cauchemar se poursuivre... Ou se transforme en rêve...

La panique me serre le coeur et j'ai l'impression que la pression de l'eau m'écrase les poumons. Je galère à respirer. Je dois garder à l'esprit que tout ça n'est qu'un cauchemar, que ce n'est pas réaliste, qu'un être humain flotte dans une étendue d'eau, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de me sentir déjà comme une pierre essayant d'apprendre à nager. L'instinct et la frayeur sont en train de passer au delà de ma raison. Une seconde. Est-ce-que quelque chose vient de frôler ma jambe ? Non. Je ne dois pas penser à ça. On dirait que cet univers crée tout ce que j'imagine. Je dois me calmer. Une seconde. Je respire profondément, même si ça me fait mal aux côtes. Je dois respirer. Une voix me dit alors que je dois nager mais son ton ne m'inspire pas confiance. Dois-je obéïr aveuglément ? Je ne sais pas jusqu'où mène cette eau. Y-a-t-il une terre non loin devant moi ? Tout est noir, tout est calme. Je n'entends plus rien d'autre que mon coeur qui bat la chamade et mon sang qui fait *boum boum boum* dans mes oreilles.

« Je ne veux pas mourir ! » Je crie misérablement.

Je crois bien que je n'ai jamais eu aussi honte de moi-même. Une seconde. Bon, admettons que la fois où j'ai perdu mon baggy dans l'escalier l'année dernière alors que je portais mon sac de linge ne compte pas. Ni la fois où j'ai accidentellement mis le feu aux cheveux de ma future belle-mère. Une seconde. Je vais mourir là, c'est pas le moment de plaisanter ! Ne sachant pas quoi faire d'autre, je décide d'essayer de nager. L'eau me semble de plus en plus froide et mes mouvements de plus en plus faibles. Petit à petit, je ne parviens plus à bouger. J'ai trop froid, je suis trop fatiguée, j'ai trop peur. Une seconde. Je coule. Je m'enfonce sous la surface de l'eau noirâtre et finalement je ne parviens plus à retenir ma respiration. L'air m'échappe, l'eau pénètre mes poumons, mes yeux se ferment...C'est la fin. Je vais mourir. Je vais sombrer.

Aidez moi...

Début novembre
Dans le rêve

Nager ou ne pas nager, telle est la question! L'eau n'est pas un élément simple et ce rêve te laisse le comprendre à sa manière. Comme l'eau, le monde est froid, cruel, sombre... Lutter, se laisser aller, lâcher prise ou tout faire pour ne pas craquer? La solution de facilité, la solution sage? Laquelle est laquelle?!

Le fait est qu'on ne pas toujours choisir! C'est là ce que ce rêve veut te faire comprendre! Que tu décides de nager ou non, tu ne trouveras rien au bout, pas de terre, pas de bateau, pas de gardes-côtes... Tu finiras par craquer face à la douleur, la fatigue, la peur, ou quoi que ce soit. Et que toi seule peut découvrir d'ailleurs.

Tu finis par couler, et c'est là le message. La vie n'est qu'une chute sans fin dans une eau de tourments. Ce rêve est triste, j'en conviens. Farfelu, mais triste... Les souvenirs finissent par nous briser! Mais on peut tout de même continuer à lutter, plus longtemps on luttera plus longtemps tu garderas la tête de l'eau... L'espoir n'est pas vain, mais à la fin, il y aura tout de même l'obscurité!

Une main se tend dans ta direction... Il est l'heure de se réveiller, tes cheveux sont trempés, de l'eau? Non, de la sueur! Ton cauchemar t'a traumatisée! Et sur le mollet droit, tu ressens une étonnante brûlure. Lorsque tu regardes, tu vois une marque noire... Qui ressemble étonnement à une sirène.

Ce rêve t'a chamboulée... Tu espères vraiment que ce sera le dernier... Mais qui sait, la vie est pleine de surprises, pas toujours marrantes. Et quand tu te lèves, tu as l'impression d'entendre un rire d'enfant dans ta tête...