Assise à la terrasse d’un café, juste entre Zéphyr et Alyona, je regarde la devanture de la boutique juste en face de moi avec un regard lassé. Je m’ennuie. Je n’ai eu aucun homme dans mon lit depuis un petit moment. Enfin, si. Mais, pour être franche, prendre ma forme de renard et me laisser grimper dessus par les animaux du coin est plus agréable que d’attendre qu’un mec ait finit de s’agiter entre mes cuisses. Non mais vraiment. Il n’y en a plus aucun qui m’a réellement fait monter au plafond depuis que je me suis fait un prof dans un placard. oui, il était bien celui là. C’était bien mieux d’avoir un adulte, un vrai, qui savait ce qu’il faisait qu’un adolescent ne pensant qu’à son propre plaisir. Le soucis ? Le prof en question s’est fait tuer lors de la dernière attaque, et depuis… Depuis il n’y a plus rien qui me fasse réellement grimper au plafond.Peut être quelque chose de moins… humain. Mes voix ont raison. J’ai envie d’un canard. Je lâche ça, comme ça, sans réellement prendre en compte de quoi parlaient mes deux amies. Mon regard noisette se tourne vers elles et je leur lance un grand sourire, avant de sortir un billet de vingt euros et de le déposer sur la table. Vous venez avec moi ? On va acheter des canards.

Vu leur air totalement surpris, elles ne voient pas du tout de quoi je parle. Oh, allez les filles. Vous n’êtes jamais entrées au point G ? Ah, là Zéphyr semble un peu plus intéressée. Mais pas alyona. Non, elle, elle n’a pas l’air de comprendre. Je pousse un profond soupir totalement lassé et secoue la tête de droite à gauche. Ah, ma chère Lily. Trop innocente. Beaucoup trop. Je hoche la tête, machinalement, pour acquiecer à ce qu’elles me disent. Mon regard se fait lointain et je sautille sur place. Allez, on y va. J’attrape la main d’Alyona et noue nos doigts pour l’entrainer vers une ruelle à côté du café. Maintenant, nous faisons face à une jolie boutique, à la devanture tout ce qu’il y a de plus simple. Mais, à l’intérieur… A l’intérieur je sais très bien ce que nous allons trouver. Le paradis des célibataires. Et des couples qui ont besoin de piment, aussi. Mais, pour moi, ce sera des plaisirs solitaires.

Après un regard amusé à Alyona qui n’a rien compris, je me redresse donc de ma chaise pour guider mes amies vers le sex shop. Ah lala, cette Alyona. Elle a certes passé un an chez les démons à tester tous leurs sévices sexuels ou non, mais ça ne l’a pas rendue moins prude que ce qu’elle était avant de partir. Ah, pour ça, elle est comme sa sœur celle-là. Coincée. Ah, l’époque Anthony est belle et bien révolue. Et la crise de nerfs qu’elle a faite ensuite totalement rangée. Dommage, j’aimais bien cette Alyona là. Elle avait un caractère de feu. Une fois devant la boutique, je leur fais un « tadaaa » qui devrait leur expliquer tout. Un sourire amusé et j’entre.

Sans un regard derrière moi. Sans regarder ce qu’il se passe. Si elles me suivent, tant mieux. Sinon, tant pis. Je tente tout de même de tirer Lily avec moi. Parce que j’en ai marre de sa tête d’enterrement et qu’un orgasme ou deux lui fera du bien. Je suis prête à payer pour elle si elle le veut, d’ailleurs. Un sourire amusé et je virevolte sur moi-même, laissant mon regard glisser sur les étagères, les unes après les autres. Alors, godemichets taille « centaures »… Ouais, non. Trop gros. C’est pas que ça ne rentrera jamais après tout il y a eu du passage là-dedans, mais le souci c’est qu’il faut que ça entre dans le but de me faire plaisir. On va oublier la taille « nain » aussi, parce que pour être franche, en dessous de six centimètres, ce n’est vraiment pas suffisant. Certaines diront que c’est le minimum pour ressentir du plaisir, moi je dis que ça ne fait rien du tout. Et, que celles qui disent ça n’ont jamais eu de vrai orgasme, celui qui vous laisse tremblante, essoufflée, couverte de sueur et incapable de parler. Oui, c’est ça que je recherche. Un objet qui me fera ressentir ça. Je vais donc devant l’étagère des canards et je mets mes mains dans les poches de mon minuscule short pour l’observer quelques secondes.

Dis moi ma Lily, tu vas pendre lequel ? Le rose avec de la fourrure ? Je la regarde, malicieuse, et en attrape un, noir avec une fourrure jaune. C’est décidé, celui là rejoindra le troisième tiroir de ma commode. Je me demandais bien quelle utilité il allait pouvoir avoir, j’ai trouvé. Je sautille ensuite jusque Zéphyr, un peu plus loin, et lui passe les bras autour du cou pour lui montrer l’objet, à moitié accrochée à son dos comme un Koala. Regaaaarde ! J’ai trouvé. Tant qu’à faire, je la relâche et lui laisse la boite dans les mains pour m’approcher du comptoir des huiles de massage érotiques, amusée. Huile de massage chauffante, goût tarte à la myrtille ? Huile glaçante au chocolat ? Mais… J’ouvre la bouche, surprise, et secoue lentement la tête de droite à gauche. C’est quoi ce bordel…

Je sautille dans la pièce. J’adore cet endroit. Je n’ai jamais acheté de sextoy avant, mais j’en ai déjà essayé un ou deux. Pour l’heure je ne suis pas sûre de réellement aller jusqu’à acheter quelque chose. Parce que, réellement, je ne sais pas ce qu’il se passe dans ma tête mais j’ai envie de tester. J’ai envie d’en avoir un à moi. Et puis, merde à la fin, j’ai besoin d’orgasmes ! Des vrais. Ceux qui vous laissent essoufflée, tremblante, avec des spasmes dans le corps et l’impression d’avoir quitté son corps durant quelques secondes ou minutes. Oui, vraiment je veux vivre ça. J’ai réellement l’impression de n’avoir pas connu ça depuis… depuis un an. Ou deux. Et, le manque se fait réellement sentir. Il faudrait que je me retrouve un mec. Un vrai. Un mec adorable et gentil. Un qui saura comprendre. Oui, un qui saura que je ne suis pas seule dans ma tête. Et qui l’acceptera.

Mais, pour l’heure, je m’intéresse aux huiles. Huile glaçante. Huile chauffante. Réellement, je ne sais pas ce que ça fait. Ni même si ça fonctionne. C’est peut être magique, peut-être pas. J’en ouvre une pour la porter à mon nez et hausse un sourcil amusée. En tout cas, celle au chocolat sent réellement le chocolat. Je ne sais pas, je réponds à Alyona en lui tendant le flacon. Ce n’est pas dans le dos qu’il faut en mettre, c’est sur le clito. En tout cas, c’est ce à quoi ça sert. Ou alors, c’est pour aider à faire une pipe, pour celles qui n’arrivent pas sans avoir un goût intéressant dans la bouche. Un sourire amusé sur mes lèvres, je respire un nouveau flacon. Cerise. C’est pas mal. Je vais prendre celui là. Ça pourra toujours servir. Qui sait ? Je trouverais bien un plan cul pour le tester.

Les questions d’Alyona me font rire et je secoue lentement la tête de droite à gauche avant de mettre mes mains sur les hanches. Non mais, mademoiselle Sullivan… Évidemment qu’on peut tester. Je lève les yeux au ciel, outrée. Tu crois que je t’aurais emmenée ici sans que tu ne puisses essayer la marchandise ? On n’est pas chez les mortels ici. Je lève les yeux au ciel et traverse la pièce en trainant mon amie et son canard par le bras. Je lui montre une petite porte sur le côté de la caisse : derrière un escalier descend. En bas il y a des cabines. Tu entres, tu la ferme et tu t’amuses. Mais, ensuite il faut nettoyer ton jouet, ma chère.

Alors là, autant dire qu’elle me bluffe, Alyona. Et moi qui pensais que son séjour chez les démons l’avait rendue encore plus coincée qu’auparavant… Je pouffe de rire en la voyant descendre l’escalier, presque sûre qu’elle va faire demi-tour. Mais non, c’est qu’elle y va réellement. Je secoue la tête et retourne observer les accessoires. Je me trouve un ensemble de sous-vêtements très sexy, le genre que j’adore mettre au quotidien en fait. On ne sait jamais ce qu’on va rencontrer, et je dois avouer qu’être une fille facile vous fait perdre souvent votre culotte. Je me mordille la lèvre en continuant mon tour, tout en regardant régulièrement l’heure sur mon téléphone. C’est qu’elle en met, du temps, ma Lily ! Cochonne va.

Finalement, j’attrape un panier et y mets quelques préservatifs colorés, avec mon lubrifiant à la cerise et mon propre canard noir et rouge. Je me penche pour observer les godemichets et j’en active un pour le sentir vibrer sous mes doigts. Amusant. Alyona revient à ce moment-là et je vais la rejoindre en caisse, un sourire amusé sur les lèvres. Alors, c’était comment ? Son expression ravie et détendue me fait lever les yeux au ciel. Mieux qu’un mec, hein ? Je paye mes achats et hausse les épaules face à sa question. Bof, on a un peu fait le tour là, je pense. Il faudra revenir une autre fois, quand tu te seras lassée de ton canard.

Dans l’aventure, j’ai perdu Zéphyr de vue et je n’ai aucune idée de là où elle peut bien être actuellement. Bah, ce n’est pas dramatique non plus. Elle nous retrouvera. Ou alors, ma chasseuse préférée a peut-être été appelée pour une mission. On retourne à l’Institut ?