Grognant et râlant, la petite Fey s’installe dans une salle de classe vide et croise les bras. Voilà des années qu’elle vient jouer avec les nerfs des étudiants qui ont suffisamment travaillé pour leur permettre de grimper de niveau dans ses pouvoirs. Un soupire monte à sa poitrine et elle s’installe sur une table, laissant ses jambes pendouiller dans le vide. Elle soupire et secoue la tête avant de tourner le regard vers les yeux.

Elle finit néanmoins par claquer des doigts pour faire apparaitre une bombe entre ses doigts. Une petite bombe ronde d’où sort un long filin noir. Elle soupire et attend que la jeune fille entre en jonglant avec.

Une fois la gamine là, je l’observe et lui lance un sourire narquois avant de lui désigner un coussin sorti de nulle part.

- Assise.

Je fais disparaitre la bombe et je joue un instant en bougeant mes jambes dans le vide le temps qu’elle obéisse.

- Alors, on a dit médium, c’est bien ça ?

Elle saute sur le sol et tourne sur elle-même, avant de se décider à retirer un livre d’une étagère, d’attraper un crayon et de retirer l’élastique qui retient ses cheveux.

- Trois objets. Tu dois me raconter leur histoire. Je vais juger ton don, la façon dont tu l’utilise pour t’approprier les objets et pour remonter leur ligne de vie. Tu n’as pas besoin d’entrer dans les détails. Trois objets, deux souvenirs à raconter.

rappel:

 

Je cogitais devant la salle, la personne chargée de mon examen n'était toujours pas là. Mais de toute façon je n'avais pas envie de rentrer, je ne sais même pas pourquoi j'avais eu l'idée de faire cet examen. Oui c'était obligé pour continuer mes études de chasseuse, mais bon, il n'y avait pas une autre solution ? Bah visiblement non, si je voulais avoir une chance de rejoindre le rang des chasseurs, il fallait que je passe mes pouvoirs au plus vite. J'avais donc passé un nombre incalculable à essayer de contrôler ce maudit don qui semblait plus vouloir se présenter quand je m'y attendais le moins que quand je lui demandais.

Tout en faisant les cent pas j'entendis un claquement de doigts venant de la salle de rendez vous. Je me retournais et voyait une jeune femme jonglant avec une bombe. Je m'écartais de la porte dés que je vis l'explosif. J'allais commencer à paniquer, pensant qu'une folle s'était introduite dans l'établissement. Mais c'est au moment de partir que je me se rappelai qu'on m'avait dit que l'examinatrice n'était pas bien dans sa tête et qu'elle arrivait souvent armée. Après avoir frappé, j'entrais anxieuse dans la salle, mais pas anxieuse à cause de l'examen, j'avais plus peur de la bombe que de ce qu'elle allait me demander.

- Bonjour !

Elle me dévisage, me jetant l'ordre de m'asseoir dans la figure dés qu'elle m'a dans son champ de vison. Je la dévisageais à mon tour. Mais d'où elle me parle comme si j'étais son chien. Je m'apprêtais à répondre, mais sachant que c'est seulement elle qui décidera si je passe ou pas, si elle m'a dans le nez dés la première rencontre ça ne va pas le faire... Avec tout ça je n'avais même pas remarqué que la bombe avait disparu et qu'un coussin avait apparu à l'endroit où je devais m'asseoir. Je jouais avec mes cheveux appréhendant les prochaines minutes.

- Oui c'est bien ça !

Lui répondis-je avec un sourire, je ne voulais pas avoir l'air trop stressée... Mais je pense que c'était complètement raté. Je n'étais pas du tout sereine et cela devait se voir. Elle fait une petite acrobatie avant de choisir trois objets pour mon examen. Elle me tendit son élastique, un crayon et un livre pris sur une étagère. Je soufflais un bon coup. Prenant les trois objets et les disposant devant moi. Je n'avais que deux souvenirs à raconter et trois objets à sonder.

Après un peu d'hésitation, je pris le crayon, restant assise au sol pour mieux pouvoir me concentrer. Je commençais à tâter le crayon, de me l'approprier. Je faisais doucement glisser mes doigts dessus, et me piquais nerveusement le doigt sur la mine. J'essayais de relever les moindres détails comme les traces de dents retrouvées au bout du crayon. Le crayon n'avait plus de gomme, et ne possédait au bout qu'un embout métallique tout mordillé. Cela prouve que le crayon n'est pas tout neuf. Il est aussi assez petit, mais très bien taillé, ce qui prouve ma théorie sur le fait que ce ne soit pas un produit tout neuf. Je fermais les yeux, essayant de me mettre à la place du crayon, comme si j'entrais en lui, comme si j'étais ce crayon. Je mettais de côté tout ce qui se passait autour de moi, il n'y avait plus d'examinatrice, il n'y avait plus de salle de cours, il n'y avait plus d'institut, il n'y avait plus rien, seulement moi et le crayon. Tout d'un coup je me vis dans une papeterie. Dehors il un veau soleil donnait sur une petite ruelle. Une mère accompagnée de son fils entra dans le magasin, surement pour fournir son fils en matériel scolaire. Il s'avancèrent vers moi avant de me passer complétement au travers. Argh... cette sensation est très étrange, je ne m'y ferais jamais, j'avais l'impression d'être un fantôme. Le petit garçon lâcha la main de sa maman pour se diriger vers les crayon, et en choisit un. À ce moment là tout devint noir. Je voyais un jeune homme tenant un crayon ressemblant à celui que j'avais dans les mains, il semblait dessiner sur un petit carnet, il était dans cette même salle. Je m'avançais vers lui pour regarder son dessin, c'est à ce moment là que le cahier se ferma et qu'il partit, en prenant son sac il fit tomber son crayon par terre, crayon qu'il oublia dans la salle. J'allais le suivre quand tout à coup je revenais à la réalité.

Je revenais comme si un gros coup de poing m'avait été donné dans le ventre, c'est ce qui se passait quand je commençais à fatiguer, ça me demandait beaucoup d'efforts. Des perles de sueur me couvraient le front. Je lui souris, me demandant si je pouvais lui demander un verre d'eau, mais elle n'avait pas l'air d'en avoir sur elle, donc je laissais tomber. Je regardais l'heure, cela faisait déjà 15 minutes que nous avions commencé. Je m'essuyais donc le front avant de passer à l’élastique. Soufflant un bon coup, je pris l'objet, le tâtant comme le crayon, je fermais les yeux me concentrant sur la matières de l’élastique, n'oubliant pas le petit bout de métal qui en entoure une partie. Je me concentrais, beaucoup, trop même, l'objet ne semblait pas vouloir entrer en symbiose avec moi. Je me concentrais tellement que je commençait à sentir le début d'un saignement de nez. Je m'arrêtais tout de suite. Si je continuais j'allais vraiment saigner du nez, et je ne voulais pas montrer ma difficulté à l'examinatrice.

J'étais épuisée, j'espère que l'échec était plus du à l'affinité que j'avais avec l'objet qu'à ma fatigue sinon je ne pourrais pas continuer. Je reposais l'elastique, en prenant un sur mon bras pour m'attacher les cheveux avant de recommencer. Il faisait chaud dans cette pièce ou c'était simplement moi ? Je pense que c'était moi car la jeune femme ne semblait avoir aucun problème de chaleur. Après cette petite réflexion, je prenais donc le livre dans mes mains, espérant que ça se passera mieux. Prenant le livre, je caressais doucement la couverture, il était vieux, je reconnaissais ce type de couverture à celles de certains livres qu'on pouvait trouver à la bibliothèque de l'école. Je l'ouvrais pour glisser mes doigts sur la première page avant de fermer mes yeux et de me concentrer sur l'objet. Il n'y avait plus que ça. Je n'avais plus chaud, je n'avais plus aucune goutte de sueur. Je faisais le vide dans ma tête comme si je méditais. Sauf que je pensais quand même à quelque chose, au livre. Quand je rouvrit les yeux je me retrouvais dans une salle de cours. Le professeur d'hydrokinésie, Aaron Armstrong, était en train de lire un livre, une tasse de café à la main. Il lisait tranquillement et l'image se mit à se brouiller, j'allais revenir dans la réalité. Me concentrant de plus belle sur le livre, et donnant toute ma force dans ce dernier effort je parviens à rester, après quelques petites secondes d'interférence. Mais il était toujours là en train de lire, c'est à ce moment là qu'un élève surgit, surprenant le professeur qui fit tomber sa tasse de café et moi même qui revint directement à la réalité à cause de ce morveux. Déçue de ne pas pouvoir être restée, j'étais morte, je ne pouvais pas y retourner, mais j'avais mes deux souvenirs. Je me laissais deux petites minutes de repos pour reprendre mon souffle et ma force. Une fois a peu près remise en forme ( ah bon j'ai pas l'air bien ?) je me levais pour répondre à la consigne.

- Je n'ai que le souvenir du livre et du crayon. Mais voici ce que j'ai pour le crayon : c'est un garçon qui dessine dans cette même salle avec ce crayon que vous m'avez donné, et il l'a fait tomber dans cette salle. Ce qui explique qu'il est toujours ici. Et pour le livre, j'ai vu un professeur de l'institut, qui lisait le livre et qui renverse du café dessus par surprise quand un élèves rentre brusquement dans sa salle. J'espère que cela vous convient, c'est tout ce que j'ai trouvé... lui dis-je en essayant de sourir avant d'avoir son verdict. J'espérais que j'avais bien fait ce qu'elle voulait de moi.

Mirisa valide le niveau avec un hochement de tête et note quelques petites choses dans son carnet avant de te libérer.