La douleur me vrillait tout le corps, comme si j'étais passée sous un rouleau compresseur. Mes yeux papillonnent et se referment sous la violence de la lumière au dessus de moi. Des bips sonores retentissent un peu partout, résonnant dans mon crâne comme si je sortais d'une mauvaise cuite.
- *Elle se réveille*
Je connais cette voix. Je l'ai déjà entendue. Je ne sais même plus où ni comment. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi... J'ai mal partout. Comment j'en suis arrivée là ?
- *Lucy ? Tu m'entends ? Lucy !*
Je rouvre les yeux, lentement, cherchant l'origine de cette voix qui me dérangeait plus qu'autre chose. Je finis par poser le regard sur Seban, juste avant qu'il me soit enlevé, remplacé par le docteur Malone qui me posa une main sur le torse.
- Ne te relève pas.
Je fronces les sourcils, tentant de parler un peu, mais ma voix refuse de passer la barrière de mes lèvres et je serres les dents, dans cette mimique qui m'est si familière lorsque je suis contrariée.
- Laissez moi passer !
Sofia. Je cherche son regard et la voit se figer à l'autre bout de la pièce, portant sa main à ses lèvres.
- Lucy... Tes yeux ?
Quoi ? qu'est ce qu'ils ont mes yeux ?
- Sofia, sortez d'ici. Vous aussi jeune homme. Laissez moi l'examiner, là, vous la perturbez plus qu'autre chose.
Ma mère me jete un regard supplémentaire avant d'être mise dehors par Malone. Seban suit, sans rien dire. Pourquoi est ce qu'il part ? Reviens ! Reviens là ! La tête de Malone revient dans mon champs de vision et il m'aide à m'asseoir, cette fois, mettant des coussins dans mon dos. Il parle mais je ne l'écoute pas. Il finit par me tendre un miroir, et je peux observer mon visage, et surtout mes yeux d'argent liquide. Mais qu'est ce qu'il s'est passé. Si je n'étais pas déjà muette, je pense que j'en perdrais ma voix.
Et puis, je comprends. Sofia m'a eue avec un Aspect. C'est pour ça qu'elle ne parle jamais de mon père. Parce que c'est un foutu connard que je ne connaitrais certainement jamais, puisque les Aspects sont très rares à venir dans notre monde, et encore plus rares à reconnaître leurs enfants.
Je rejette le miroir, des larmes plein les yeux, et je regarde Malone, tentant de parler, et cette fois ma voix rauque s'élève.
- Je veux voir Seban.
Il hoche la tête et il ressort. Quelques minutes plus tard, Seban est à mon coté, et je me pousse dans le lit pour qu'il vienne s'y installer et me prenne dans ses bras.

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